"Blue jasmine" de Woody Allen

Jasmine, épouse d'un escroc de la finance qui s'est pendu en prison, est seule et complètement ruinée. Elle va trouver refuge chez sa soeur à San Francisco pour essayer de rebondir, de reconstruire sa vie...

Pour la première fois, mis à part dans "Le rêve de Cassandre",  Woody Allen, ne nous engage pas à scruter nos coeurs et nos consciences mais notre appartenance à une classe sociale.

Film pessimiste, "blue Jasmine"  montre l'incapacité à échapper à nos déterminismes de classes.

Jasmine, déchue de sa position dominante où ne régnaient que l'argent et la vie facile, va rester enfermée dans une idée, non du bonheur, (a t'elle jamais vraiment été heureuse dans cette vie là?) mais de l'étourdissement, du divertissement "pascalien" que procure l'argent. Sans ressources, elle se réfugie chez sa soeur, qu'elle a longtemps méprisée mais peine à établir un véritable lien de complicité et d'affection avec elle. Jasmine ne sait plus abandonner le système des codes mis en place, elle ne sait plus revenir à une forme de sincérité. Eludant toute rencontre authentique, elle reste face à l'autre définitivement "en représentation".

C'est un film désespérant où l'on éprouve de la difficulté à avoir de l'empathie pour un seul des personnages, ni pour Jasmine froide et emmurée, ni pour son escroc de mari, ni pour sa soeur et ses amis qui se contentent au mieux de leur médiocrité, ni pour son fils assez lâche. Nous sommes spectateurs de sa lente descente dans la folie ( la dernière scène est vraiment éprouvante!) . C'est un film sans espérance.

De là vient sans doute le malaise que nous ressentons à la sortie de ce film glaçant. La virtuosité du cinéaste n'est pas en cause mais nous restons en quête d'un peu de tendresse et d'humanité, incapables de nous résoudre à vivre dans cette société que décrit Woody Allen. 

Dans sa filmographie, ce film ressemblerait par certains cotés ( enfermement dans l'illusion, folie) à "Intérieurs". Cate Blanchett est excellente mais n'ayant pu voir la version originale, je n'ai pas aimé son doublage trop accentué.

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