Ida de Pawel Pawlikowski
Ida est une jeune nonne polonaise qui va prononcer ses voeux, dans quelques jours, quand, la mère supérieure du couvent lui suggère de rencontrer sa tante qu'elle ne connaît pas. Cette rencontre, dans une Pologne de l'ére communiste triste et misérable, va révéler à cette jeune orpheline la vérité de ses origines.
C'est un film austère, en noir et blanc. La photo est sublime, vraiment sublime, mais, il me semble, que le réalisateur oublie un peu ce qu'est le cinéma. C'est à dire, une histoire, un sujet, une interrogation, un point de vue ou une démonstration portée par un scénario. Ici, on ne trouve que des germes, des tentatives non abouties de sujets importants qui pouvaient porter, à eux seuls, le film mais qui tombent à plat: la confrontation entre la judéité révélée de Ida et sa foi chrétienne, ou, cette aspiration de la jeune fille, entraperçue dans une scène émouvante à la fin du film, à autre chose qu'à la sensualité d'une vie ordinaire.
Le réalisateur abuse de scènes plastiquement magnifiques avec toutes les nuances de gris que lui permet le noir et blanc, il joue avec le grain de la pelliculeet les éléments graphiques, arbres, escaliers, routes, il réalise des gros plans sur les visages, choisit des cadrages étonnants et ralentit, alors sa caméra comme pour nous dire:"Regardez!", mais la beauté de la prise de vue ne sert pas l'histoire, elle n'est pas "signifiante".
Je garde avec émotion le souvenir de cette beauté de la prise de vue mais j'ai eu le sentiment que Pawlikowski était passé à coté d'un grand film. Dommage!
#jeudi