Asa nisi masa
Nous avons emmené nos enfants voir la dernière création de José Montalvo "Asa nisi masa"à la MACU.....
Depuis que nous avons découvert "Le jardin de Io io ito", nous sommes des inconditionnelles des chorégraphes José Montalvo et Dominique Hervieu. Loin du codage étroit et nunuche de la danse classique et de ses danseuses androgynes avec les cheveux tellement tirés qu'ils servent de lifting, chez Montalvo/Hervieu, c'est la vie et la joie d'exister et de danser qui s'expriment dans le mouvement. Ces deux chorégraphes refusent de se prendre au sérieux ou tout du moins de prendre au sérieux les limites conventionnelles de la danse. Alors, une formidable énergie se dégage de leurs créations où tous les types de danses sont mélés, du classique au hip hop du flamenco au contemporain ou à la danse africaine. Cette mixité chorégraphique où les corps des danseurs reflètent la diversité de tous les corps et de toutes les origines, est renforcée par la projection numérique d'images en fond de scène avec lesquelles les danseurs interagissent. Ces projections poétiques et souvent humoristiques donnent un ton loufoque, fantaisiste et surréaliste au spectacle où tout peut arriver, du danseur sapin de Noël qui clignote à une grand mère qui esquisse un petit pas de danse, d'une chevauchée de chevaux gonflables à des gens blottis dans les nuages ou à un éléphant qui fait de l'équilibre. Quelques fois, les danseurs chantent, quelques fois, ils crient ou parlent, s'interpellent ou interpellent la salle. Ce télescopage de style est jubilatoire.
Asa nisi masa (Il était une fois) n'est signé que de José Montalvo mais il est dans la ligne de leurs précédentes créations.
Il s'adresse ici à des enfants et propose de petits contes chorégraphiques. Sur l'écran, tendu en fond de scène, défile toute une arche de Noé avec laquelle les danseurs vont dialoguer. Ce bestiaire inspire leurs gestes et danseurs et animaux agissent en miroir et du même coup nourrissent notre imaginaire, tel le rêve d'un paradis où l'homme et l'animal seraient en harmonie. C'est coloré, joyeux, féérique et plein d'un dynamisme fantaisiste.
Le chorégraphe voulait créer un spectacle où l’on puisse « chanter, danser parfois, rire souvent » Mission accomplie, les enfants ont beaucoup aimé.....
Avec Montalvo, on a des fourmis dans les jambes, on veut tous aller danfer ("On danfe"(f =écriture archaïque du s de danse) en 2004, sur une musique de Rameau.... le plus jubilatoire. )