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La semaine des 4 jeudis
2 juin 2014

Leprince et Dugain enquêtent

 

Si je vous dis que je suis une inconditionnelle de Proust, au point de relire chaque année une partie de la recherche, (soyons honnête, surtout « Le temps retrouvé », mon préféré, et « Du coté de chez Swann » «  A l'ombre des jeunes filles en fleurs » « Sodome et Gomorrhe ») vous êtes en train de penser «  Mouais, elle fait sa maligne ! »

Et pourtant, je ne comprends pas qu'on puisse passer à coté de Proust. Aucun argument ne tient

  1. Proust a une mère et une grand mère Vous aussi, non ?

  2. Proust est un auteur comique. On rit très souvent. A la maison, les enfants l'appellent Marcel Prout en hurlant de rire. Il aurait adoré

  3. Non, Proust ne parle pas que de gens qu'on ne risque jamais de rencontrer. Remplacez Oriane de Guermantes par Anaïs Froidure et Morel par Julien Gadenne, vous avez tout compris. D'ailleurs je me dis souvent « Hé, tu ne ferais pas un peu ta Mme Verdurin, là »

  4. Non, Proust n'a pas une grammaire particulière, il a bien le droit de dire "malgré que", vous le dites bien, vous, de temps en temps.

  5. Non, son style n'est pas compliqué, il suit exactement le cheminement de la pensée, il suffit de se laisser aller, de se laisser couler en apnée dans ses phrases.

  6. Enfin, impossible de ne pas être amoureuse de Charles Swann. Nous l'avons, d'ailleurs, cherché durant quelques années et pour lui rendre hommage , nous avons fini par épouser quelqu'un qui n'était pas du tout notre genre.

Ce petit rappel pour vous parler d'un livre absolument délicieux « Les enquêtes de Monsieur Proust » de Pierre Yves Leprince.

Stéphanie Baron (avec plus ou moins de bonheur!) avait déjà transformé Jane Austen en détective. Pierre Yves Leprince utilise un peu la même technique pour nous parler de Marcel Proust.

L'écrivain se prend d'amitié pour un petit coursier, Noël, qui va l'aider à retrouver un carnet perdu....

Ce n'est ni une biographie romancée, ni vraiment un roman. L'auteur invente des péripéties autour des deux protagonistes mais nourrit le personnage de Marcel Proust de ce qu'on devine de lui dans le « Je » de la recherche et le témoignage de ses contemporains. Il arrive à nous le rendre tout à fait vivant et touchant. Il crée une connivence avec le lecteur et multiplie les clins d'oeil à "l'oeuvre" de Proust en la désacralisant. C'est un jeu éblouissant de maîtrise, très bien écrit, jamais ennuyeux, souvent très drôle On sent derrière Pierre Yves Leprince l'érudit et le spécialiste mais sans aucun pédantisme. Il faut, cependant, peut être avoir lu Proust pour en goûter tout le sel.

Un exercice de style virtuose

 

 

 

 

 

J'ai lu aussi« L'emprise » de Marc Dugain

 

Je n'ai rien compris à cette histoire embrouillée de politique et de services secrets. Une élection se prépare, deux hommes d'un même parti s'affrontent, tous les coups sont permis avec l'aide des services secrets. Évidement on sent que le but de l'auteur est d'illustrer et de dénoncer la corruption et les magouilles du pouvoir (d'actualité!!!) mais le livre est rempli de clichés et de caricatures. Le patron du renseignement est corse, l'inspectrice est ténébreuse et bisexuelle, elle est mère d'un enfant autiste, elle collectionne les aventures d'un jour, fait de la moto et du kite surf etc.

 

En bref, pour moi, une sorte de polar qui n'a pas tellement d'intérêt, mais je l'ai lu sur ma liseuse et, je remarque que cela change parfois la vision qu'on a d'un livre....

 

#je dis

 

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