Ceci dit en passant.....
Le dernier single de Bertrand Cantat est une merveille d'émotion et de dépouillement. Je ne vois pas ce qui m'empêcherait de dissocier l'artiste de l'homme. Je reçois la qualité de "l'oeuvre" sans avoir la nécessité de juger l'homme. Que m'importe de savoir que le Caravage était un assassin, que Walter Sickert était peut être jack l'éventreur, que Wagner avait certaines idées peu recommandables, que Rousseau a abandonné ses 4 enfants, que Verlaine était alcoolique que Villon était un mauvais garçon, que Gesualdo a tué l'amant de sa femme, que Nietzsche était fou ou que Maupassant souffrait de syphilis. Ce que je sais, c'est que ce sont de grands peintres, de grands musiciens, de grands poètes, romanciers ou philosophes. Que des fêlures et les drames d'une vie puissent alimenter une production artistique ne me donne pas le droit de porter un jugement moral sur son auteur, seulement sur "l'oeuvre" rien que "l'oeuvre".
Priver un artiste d'expression, c'est nous priver d'une expression que nous nous approprions, à la mesure de notre sensibilité.
Aimer la peinture du Caravage ce n'est pas aimer le Caravage.
Oh, bien sur, il y a plus grave, et Cantat n'est pas Mozart.....
"Possible ou impossible, le pardon nous tourne vers le passé. Il y a aussi le l'à-venir dans le pardon" Derrida