Renoir.....au cinéma

 

Hier soir, nous avons vu « Renoir », film de Gilles Bourdos.

Auguste Renoir à la fin de sa vie, malgré des rhumatismes inflammatoires qui le font énormément souffrir va rencontrer son dernier modèle, Andrée,  dans sa maison de Cagnes sur mer. Sa femme est morte, ses 2 fils, Pierre et Jean sont à la guerre. Il ne reste dans la maison que des femmes, servantes et modèles, et son plus jeune fils Claude.

Le film est fondé sur une opposition constamment tenue.

D'abord, une opposition entre la douceur et la sensualité de la nature et de la chair contre la souffrance de la chair meurtrie par la maladie ou par les blessures de guerre, puis, opposition, entre l’idéal de beauté et de tendresse du peintre et la distraction qu'il inflige à ses proches, notamment à son fils Claude qui éprouve une sorte de fascination morbide pour la laideur et la mort, en réaction aux tableaux de son père, enfin, une opposition liée au retour de son fils Jean qui deviendra le cinéaste que l’on sait, entre l’idée du « beau », en peinture, et la beauté dynamique et naturaliste du cinéma.

Tout au long du film, nous sommes dans un tableau de Renoir, la lumière chatoie entre les feuilles des arbres, l’eau scintille, Andrée est belle et succulente comme un fruit, mais, Gilles Bourdos nous oblige à nous poser la question du prix à payer.  La recherche absolue de beauté n'occulterait elle pas une part de notre propre relation au monde ou serait elle en elle-même, une justification suffisante à l'existence?

Esthétiquement très réussi, le film est subtil et riche de symboles, sans lourdeur explicative malgré un certain académisme.

Michel Bouquet est magistral en Renoir.

Andrée, son dernier modèle.

Elle épousa Jean Renoir et fit une modeste carrière cinématographique sous le nom de Catherine Hessling

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